Pourquoi célébrer la liturgie byzantine?

En 1993 la chorale KIHO de l’époque, en accord avec les célébrants, a pris l’initiative de célébrer mensuellement la Liturgie byzantine dans l’ancienne Abbaye de Drongen (Gand). Chaque fois que nous avons célébré quelque part la Liturgie byzantine, nous avons été frappés par le fait que les croyants marquaient un grand intérêt pour ce rite et pour sa spiritualité riche et profonde. C’est une des raisons qui nous a fait penser qu’il serait opportun de leur offrir la possibilité d’assister régulièrement à la Liturgie byzantine dans leur propre région. De pareilles initiatives, entre autres aux Pays-Bas et en Allemagne, montrent qu’un réel besoin existe.

Nos objectifs peuvent être résumés ainsi :

1.       Attirer l’attention des croyants de chez nous sur le fait qu’il existe à côté du rite latin, tel que nous le connaissons dans nos pays occidentaux, des chrétiens, tant catholiques qu’orthodoxes, qui suivent le rite byzantin. Ceci nous fait immédiatement penser aux peuples slaves, mais nous ne pouvons oublier les chrétiens arabes.

2.       Donner aux croyants la possibilité de mieux connaître la spiritualité orientale, afin qu’elle soit une source d’inspiration et d’enrichissement pour l’Eglise occidentale. Nous ne voulons pas constituer un groupe fermé: il n’entre pas dans nos intentions de soustraire les gens à leur paroisse, mais au contraire, partant de l’expérience de la tradition orientale et partout où c’est possible, d’en transmettre l’inspiration et de stimuler le sens du sacré.

3.       Une meilleure connaissance des traditions orientales ne peut que mener à une meilleure compréhension mutuelle et à la promotion de l’entente œcuménique. Citons à ce propos le théologien orthodoxe Boris Bobrinski lors d’un colloque international à l’Abbaye de Chevetogne en 1992 : "... l'adoption plénière du rite oriental par des communautés contemplatives en vue d'une communion spirituelle en profondeur me semble une attitude généreuse et loyale. A travers ce que la vie liturgique véhicule de plus profond et de plus authentique, l'icône, l'hymnographie, les gestes liturgiques, à travers tout cela l'Esprit Saint Lui-même enseigne le mystère de l'Eglise et conduit sur les voies de l'unité. Mais je pense, tenant compte de l'expérience vécue par dom Lambert Beaudouin, que ce chemin est un chemin de croix et d'épreuves particulières où ces communautés sont l'objet de méfiance et d'incompréhension tant des catholiques latins que des orthodoxes." (Service Orthodoxe de Presse, décembre 1992, p. 31-32).

Prof. ir. Christine VAN LAERE, président de l’asbl Angelskij Sobor